25 mars 2007

Le Péloponnèse (du nord et de l’ouest)


Tout de suite, 2 photos pour vous faire saliver :
Samedi matin, petit café sur les côtes de l’Arcadie/ Apres déjeuner, dans le camping de Sparte















Retour sur la semaine écoulée :

Lundi, au camping d’Athènes, après les devoirs, nous préparâmes le Manouche à repartir après 3 jours d’arrêt pendant que les enfants « tarotaient » avec leurs 3 copains.
Comme d’habitude, nous partîmes après un dernier déjeuner en commun avec les Angevins, et nous entrâmes dans le Péloponnèse en passant au-dessus du canal de Corinthe. Comme la route est un autoroute, il faut être très attentif car, même en ne roulant qu’à 100km/h, le franchissement du canal dure à peine une seconde, car il n’est large que de 24,6m (mais, au plus haut, sa paroi vertical fait 79,5m).
Pour bien voir le canal, il faut donc sortir au plus vite de l’autoroute et, par des petites routes sans indication, rejoindre le pont submersible d’Isthmia.
La vue de cette « trouée » de moins de 5km (dont le percement futcommencé par Néron en personne avec une pioche en or, et poursuivi durant 6 mois par 8 000 prisonniers juifs, mais les travaux furent arrêtés au bout de 6 mois, pour reprendre en …. 1881 ) est assez étonnante.
Nous ne nous arrêtâmes pas à la « nouvelle Corinthe » (ville moderne sans aucun intérêt), ni à la « ancienne Corinthe » (dont le site de « Corinthe antique » est très en ruine), mais montâmes directement au parking du site de l’acrocorinthe qui est vraiment un site exceptionnel. Le soir (et la nuit), nous fûmes évidemment seul sur le parking et dînâmes avec les murailles illuminées (illumination venant d’être réalisée avec, évidemment une subvention de ‘UE) dans l’encadrement de la fenêtre du CC.
Le lendemain matin, pour une fois assez tôt (10H ?), nous visitâmes ce lieu qui, sur plusieurs km2, fut d’abord un acropole grec, devint une citadelle romaine, puis byzantine, fut prise par les croisée après un siège de 5 ans, resta « franque » 300 ans, devint florentine puis vénitienne.

















Vers mardi midi, nous prîmes la route vers Epidaure et posâmes le Manouche sur le port .
Il faisait très beau et les enfants voulurent se baigner, mais ne purent dépasser le haut des mollets car ils trouvèrent la mer encore bien trop fraîche.









Apres la tentative de baignade





Par la suite, nous fîmes une ballade à pied (ridicule en tant que distance, mais fantastique en odeur car nous ne traversâmes que des vergers d’orangers et de citronniers, certains couverts de fruits et d’autres tout en fleurs) pour aller voir un petit théâtre de l’époque d’Alexandre le Grand (qui était évidemment en travaux avec subvention de l’….UE).



Le soir, nous dînâmes sur le port dans une petite taverne où comme d’habitude nous choisîmes nos poissons à griller.
Un aparté (avant que j’oublie) sur les jeux : d’abord, pour les cartes, nous sommes passés de la « Coinche » (belote avec annonces) aux Tarots, mais surtout nous avons commencé l’apprentissage des échecs, et cela se passe super bien, même un peu trop bien car Jeanne et Blaise ne pensent plus qu’à jouer aux échecs (et ils commencent, après une bonne dizaine de parties ,où je commente leur coup, à pas trop mal jouer).
Apres nos travaux matinaux (devoirs des enfants, passage à un Internet Café, course dans un mini-market, préparation de la salade « niçoise » du midi..), le déjeuner au soleil, puis la vaisselle, nous pûmes partir vers le site d’Epidaure et de son théâtre le plus grand et le mieux conservé de Grèce, et c’est certain : il est vraiment superbe.














Le must est, bien sur, de se mettre au centre de l’ «orchestra» et d’y gratter une allumette ou d’y froisser un papier pour vérifier que ce bruit est entendu sur tous les gradins y compris tout en haut (et c’est vrai).
L’environnement est aussi superbe (large vallon et petites collines) et très reposant, ce qui explique que ce lieu, dédié à Esculape, était voué aux malades (avec le plus grand « hôpital » connu de l’antiquité : 160 chambres).
Hors le théâtre, le reste est très en ruine, et en pleine réfection. Il apparaît que les grecs (contrairement à ce que nous avons vu en Italie) ont décidé de « refaire » les monuments avec des matériaux totalement neufs, ce qui pour le moment heurte violemment l’esthétisme de certaines réhabilitations (car évidemment les nouvelles tranches de colonne sont toutes blanches alors que les anciennes sont toutes grises. Ils n’hésitent pas non plus à mettre du béton (ainsi les manques dans les soubassements de l’hôpital sont des blocs de béton, parfaitement traité « vielle pierre » (comme les piliers de la terrasse du Canton ).















Le Stade les refections


Le soir, nous rejoignîmes le port de Nauplie qui fut, assez classiquement, fort ottoman, franque, longuement vénitien, mais cette petite ville fut aussi la première capitale de la Grèce libre (1828).Nous y dînâmes dans une petite taverne de la vieille ville.
Le jeudi, comme d’habitude, nous ne partîmes que vers les 14H et après avoir traversé Argos (Jason et les argonautes, film mythique pour ma grande fille Hélène, alors que ce n’est qu’un nanar de péplum), nous posâmes le CC sur le parking du site de Mycènes et, comme il pleuvait des cordes, la soirée se passa en parties d’échecs et de tarots.
Vendredi matin, en réveillant les enfants à 9H, nous pûmes visiter Mycènes avant l’arrivée des cars (il y en avait 12 quand nous sommes repartis).
Même, si le site est petit, la taille cyclopéenne des pierres, le fait que la civilisation mycénienne soit la plus ancienne d’Europe (plus de 1 000 ans avant Athènes) et que nous soyons très proche de la mythologie (et de la guerre de Troie) rend ce lieu étrangement poignant.









La celebre "porte aux lions"




Le tombeau d'Agamemnon (si, si)













L’après-midi, nous prîmes le chemin des écoliers en faisant la côte d’Arcadie (une centaine de kilomètres) par une petite route en corniche. La moyenne du Manouche ne fut pas terrible, mais quelle beauté (une mer bleue, des hautes falaises, de petites criques, des oliviers ou agrumes en terrasse). Nous nous arrêtâmes au troisième village traversée, car contrairement aux précédents, il y avait une plage et suffisamment de place pour poser le CC, les pneus dans l’eau avec un petit café à coté (photo du haut, a gauche)















Est ce le bruit léger des vagues, mais Claude et Luc dormir jusqu’à 9H et il fallut réveiller les enfants à 10H30. Nous eûmes du mal à quitter ce petit paradis, mais l’absence de tourisme faisait qu’il n’y avait aucun café Internet et surtout après 5 jours d’autonomie, le Manouche (cassette WC, réservoir d’eau usée) et les Mazloum (douche, machine à laver le linge) ressentaient le besoin de se poser dans un camping, et comme il y avait un camping ouvert en mars à Sparte nous rejoignîmes la ville de Léonidas (mais non, pas celui des chocolats, celui du défilé des Thermopyles) par une petite route pleine ouest à travers les monts du Parnon totalement désertiques (route très pittoresque mais où les subventions de l’UE ne sont pas encore arrivées. Luc avait tout loisir de zigzaguer entre les nids de poules car en 2H1/2, nous ne croisâmes que 3 véhicules : 2 voitures grecques et un camping-car hollandais).
Les montagnes qui domine Sparte à l’Est, faisant entre 1500 et 2 500m, sont encore enneigées, ce qui donne un très beau cachet au paysage (voir photo du haut).
PS : nous sommes toujours très sensible à vos commentaires (même si ceux-ci ne relèvent pas de la littérature). Aussi, nous rappelons que pour laisser un commentaire, il suffit de cliquer sur le terme « comment » à la fin des messages. Une autre page s’ouvre et vous n’avez alors qu’à taper dans la zone ad hoc « ce que vous avez à dire » (ne restez pas « anonymous », mais laissez au moins une signature qui nous permettent de vous reconnaître). Merci d’avance.
A la prochaine.

18 mars 2007

Delphes et Athènes.

Lundi 12, cela fait 4 semaines que nous sommes partis et dans 2 jours, nous serons à la mi-temps de notre voyage. Hier soir, pendant que nous mangions notre plat de pâtes, Blaise nous a dit qu’il était étonné car il pensait que le voyage lui paraîtrait long et là, les 4 semaines lui avaient paru s’écouler rapidement.
Ce fut une journée sans problème avec une descente de 200km plein sud (pour les enfants, lecture les pieds sur la table et visionage du « corniaud » sur le lecteur de DVD portable).
Le « camping-car sauvage » apparaissant difficile aux abords de Delphes, nous nous sommes arrêter dans le camping Apollon (à 2km de Delphes) et nous ne l’avons pas regretter car, nous dominions la plaine avec la mer à gauche, les montagnes enneigées à droite et au fond de la vallée une mer d’oliviers.

Au-dessus, les montagnes enneigees et en dessous, les 2 mers (oliviers et mediterranee)



Un aparté (avant que j’oublie) sur la « ralva », qui devient un peu la « madeleine de Proust »pour Luc. Dans un de ses commentaires, ma sœur Françoise me rappelait que la Grèce était quelque part la terre de nos ancêtres. Il est vrai que les MAZLOUM ont dû passer 4 siècles (de 1500 à 1900) dans la région de Salonique, mais cette région a longtemps été dans l’empire ottoman et non en Grèce proprement dite. Dans la Grèce du nord, la Ralva (sorte de pâte de nougat non dur) est omniprésente. Ainsi, avec l’addition, la plupart des restaurateurs apportent une « douceur », et c’est souvent de la ralva. Or, Luc (et sa sœur Françoise), qui n’avait pas mangé de ralva depuis au moins 30 ans, a quasi été élevé dans ses jeunes années à la ralva (jusqu’à la mort de son père, il y avait toujours de la ralva, des loukoums et des baklavas à la maison : de vrais métèques).L’étonnant est que quand il a mangé un morceau de ralva à Igoumenitsa, c’est toute sa jeune enfance qui a explosé dans sa bouche. Dans les supermarché, il y a toujours un rayon entier présentant des dizaines de sortes de ralva, et, bien sur, il y a maintenant de gros morceaux de ralva dans le réfrigérateur du Manouche.

Donc, mardi 12, nous visitâmes le site de Delphes coté ouest (trésor des athéniens, temple d’Appolon, théâtre et stade) et nous y allâmes en vélo depuis le camping.


Il est clair que sur le plan touristique, c’est un must car pour un mardi en mars, il y a pas mal d’autocars et, sans dire qu’il y a foule, nous sommes loin d’être seuls sur le site.

C'est quand meme pas mal

Apres Pompéi et Paestum, on ne peut pas dire que les enfants soient enthousiastes, sauf peut-être pour le stade. Claude est ravi de revoir ce lieu 25 ans après son périple avec ses copines et Luc trouve surtout que le site est superbe du fait de ses perspectives (construction en terrasse) et de son environnement (montagne, mer d’oliviers, et vrai mer au fond).et, comme pour les enfants, c’est peut-être le stade qui lui a le plus plu (inexistant à Pompéi et à Paestum) et chacun y va de sa petite course.

Nous déjeunâmes dans une taverne de Delphes sur une terrasse avec vue sur la mer (toujours excellent, agneau confit, poulet à la crème et veau au citron), nous fîmes quelques courses pour le dîner et retournâmes au camping. Le soir, patates à l’eau- salade et cinéma avec « Dino et Shirley à l’Olympia » (nous avons eu un peu peur que Blaise s’asphyxie tellement il riait).

Mercredi 13, nous arrivâmes à partir du camping un peu avant 14H. Il faut reconnaître que les enfants se lèvent vers les 10H (les parents qui se sont levés entre 8 et 9H en profitent pour lire sereinement …Harry Potter), après le petit déjeuner il y a une heure de cours, puis il faut préparer le Manouche au départ (ranger les vélos, les fauteuils, faire le plein d’eau, etc..), et c’est pas effectué rapidement, on est en convalescence quand même.
Et nous finîmes la visiter du site de Delphes partie Ouest (le musée, le temple d’Athéna et le gymnase)

En partant, notre idée était de dormir en pleine nature en prenant peut-être la route montant vers le Mont Parnasse après avoir fait des courses à Arachova, indiquée dans les guides comme la station chic de sports d’hiver pour les athéniens. Eh bien, c’est pire que Megève, le Manouche n’a pas trouvé une place pour se garer : il n’y avait que des 4x4 Mercedes, les pauvres étaient en BMW. Nous abandonnâmes l’idée de monter vers le Mont Parnasse et décidâmes de continuer la route vers Athènes.
Un peu après 16H, nous nous arrêtâmes dans Levadia (ville de 30 000 h) et vîmes avec horreur que tous les commerces étaient encore fermés (ils ouvrent en fait à 17H30). Nous fîmes donc une heure de cours, le Manouche garé dans une des rues les plus commerçantes. A 17H30, nous fîmes des courses dans une supérette pour un « dîner grec » (feuilles de vignes farcies, poulpe à l’huile, poivrons grillés, fêta, olives, ….) avec quelques litres de vins grecs pour Luc.

De nouveau un aparté, mais cette fois sur le vin grec, d’une part pour dire que le « résiné » devient rare, mais surtout pour parler du vin« home-made ». Presque partout, on voit des écriteaux pour vendre du « home –made wine », devant des maisons individuels, dans des cabanons de vente le long des routes et même dans les restaurants qui ont à la carte du « home-made wine ». Luc, évidemment, se sent obligé de soutenir activement cette production artisanale, surtout que le produit final est globalement très convenable (parfois très bon, jamais mauvais, parfois un peu étonnant) pour un prix nettement inférieur à celui des « vins industriels ». Fin de l’aparté (hic).

Le soir, nous avons quelques difficultés à trouver un lieu de campement (la première route que nous avons prise à droite en quittant la Nationale vers Athènes s’est mise à traverser un village, est passer en sens unique pour s’éclater 100 m plus loin en 2 voies partant à 90° à droite et à gauche. Ah, il faudrait un Delerm pour faire un court texte exprimant l’état d’âme d’un conducteur de CC obligé de faire 100m de marche arrière dans une rue de village grec, puis un demi-tour sous l’œil amusé des buveurs d’Ouzo), mais à la nuit tombante, nous trouvons un beau terre-plein au milieu d’une oliveraie.
Apres une belle partie de coinche (Jeanne-Luc contre Blaise-Claude), le repas, avec Mozart en fond sonore, fut sublime (NB : Blaise dit à Yves que son commentaire déconseillant les feuilles de vignes farcies relève de son goût dépravé de parpaillots cévenols et que, lui adore ce plat de ces ancêtres).

Le jeudi 14, nous arrivâmes à Athènes vers midi et trouvâmes sans trop de difficulté le camping Athen. Nous déjeunâmes dehors en cherchant l’ombre d’un olivier (le thermomètre indique 32°C au soleil), l’après midi fut consacré au travail.


et le soir, récompense suprême, ce fut HP N°3 en DVD.

Le vendredi, après 10mn de bus et 4 stations de métro, nous visitâmes évidemment le site de l’Acropole, y compris son musée (Jeanne compta, à la demande d’Yves, le nombre de colonnes entières du Parthénon), puis nous retournâmes à la station en baguenaudant dans 3 quartiers d’Athènes (Monastiraki, Psiri où nous déjeunâmes fort bien dans une taverne et Keramikos).
Le soir, nous fûmes accueilli par « tiens, voilà les Manouches » par des Angevins. Ce sont ceux qui nous avaient laissé un commentaire sur le message Pompéi de notre blog. Ce sont 2 profs qui ont pris 6 mois sabbatiques pour faire avec leurs 3 garçons (12, 10 et 8 ans) un périple assez original (Italie, Grèce, Bulgarie, Roumanie, Hongrie, Pologne, les 3 pays baltes, Finlande, Suède, Norvège, Danemark). Les enfants ont tout de suite sympathisé avec foot, partie de tarots, et donc le soir nous faisons apéro et popote commune.

Le samedi, rebelotte pour la visite d’Athènes avec en plat de résistance le musée archéologique. Avec la plus mauvaise foi, nous avions fait un deal avec les enfants : le temps de piscine de l’après-midi sera égal au temps passé dans le musée. Ils ont tenu une grosse heure et demi (mais il faut reconnaître que ce musée possède des pièces, surtout des sculptures, extraordinaires).

Nous mangeâmes super bien dans un boui-boui grec (adresse sur le Lonely Planet) et arrivâmes sur la place du Parlement où se trouve le « King Georges hôtel » qui est le seul hôtel de luxe d’Athènes avec piscine ouverte à cette date (en fait un ensemble avec jacuzzi, sauna, hammam). Très classe, avec du personnel très stylé qui nous a traité comme si on était descendu dans l’hôtel, avec évidemment mise à disposition d’un poste Internet pour Luc qui ne se baignait pas. L’amusant, c’est que devant l’hôtel, l’extrême gauche grecque organisait une manifestation anti-américaine sur l’Irak.

Le dimanche, à 11H, nous ne loupâmes pas la relève de la garde devant le parlement (très folklorique) et flânâmes dans le vieux quartier de Plaka (un peu Montmartre) et, pour clore Athènes, nous nous offrîmes la taverne Tou Psara (une des meilleures adresses de Plaka pour le Michelin) où les plats choisis (agneau confit, moussaka, brochettes, tomates farcies) furent délicieux. Heureusement, notre table était à mi-ombre car il fait plus de 35°C (nous sommes en T-shirt).


Demain, départ pour le Péloponnèse, mais ceci est une autre histoire qui sera conté dans un futur message.

11 mars 2007

La Grèce du Nord et ses surprises.


Blog avec beaucoup de texte et peu de photos, mais c’est un peu indépendant de notre volonté.


La Gréce, il apparaît que nous allons la prendre cool. Dés le débarquement à Igoumenitsa, un port en super expansion (voir ci-après), la différence avec l’Italie est évidente (dans la conduite voiture, dans une nonchalance dans la rue, dans le monde au café) et ce rythme nous convient bien. Ainsi, voir le stress de la famille pendant que je suis au Cybercafé

Donc, Igoumenitsa devient un énorme port de ferry, mais très majoritairement pour transporter des énormes camions, car la Grèce et la CEE (pour l’apport financier, il y a des affiches partout) ont décidé de construire ( il y a déjà des tronçons d’opérationnels), un grand autoroute traversant quasi horizontalement la Grèce d’Igoumenitsa à Istanbul.
Si on regarde une carte d’Europe, avec en tête l’insécurité des derniers années dans les Balkans, cet axe (Italie-Grèce) apparaît évident pour tout transport vers le moyen orient.
Pour les touristes qui comme nous prenons cette route qui est de la taille d’une petite route nationale française (on longera sans arrêt le méga chantier de l’autoroute) pour aller aux Métèores, il n’y a quasiment que des camions dans les 2 sens et qui vont à une allure folle.
En plus, et on ne sait pas encore si cela est vrai pour toutes les routes grecques, les bas-cotés de la route sont un dépotoir continuel (ordures, canettes, bouteilles et sans arrêt du plastique accroché aux arbustes).

Le mardi midi, nous déjeunâmes donc au bord de la mer toujours à Igoumenitsa dans un petit resto où nous allâmes choisir les poissons à cuire dans la cuisine (rougets pour Luc, sarres pour Claude, crevettes pour Jeanne et….spaghettis pour Blaise), ceci avec une salade grecque et un petit blanc bien frais). Ce fut très bien, et nous mit donc dans cet esprit très cool.
L’après-midi, nous faisons une petite centaines de km pour rejoindre Ionnina (ville turque jusqu’en 1913, il y a donc des minarets) sur le lac Pamvotis. Nous trouvons un super emplacement le long de ce lac et la journée se passe comme cela (vélos pour les enfants, puis devoirs, préparation du repas, ...).



Apres le repas, séance cinéma avec Harry Potter 2 (la chambres des secrets) pendant 1H30 (car les batteries de l’ordi ne tiennent pas plus longtemps)
NB : un peu de nouvelles de la Pottermania. Blaise a fini le tome 6 et, de dépit, il a ré-attaqué le tome 1 (on lui impose de lire un autre livre entre chaque tome), Luc est dans le Tome 4 car, en tapant sur Jeanne il a pu savoir où était le tome 3 et donc Jeanne, après Luc, peut maintenant lire le tome 3 et Claude a fini le tome 2 et ronge son frein en attendant le tome 3. Comme nous ne regardons les DVD que quand tout le monde a lu le tome correspondant, si vous avez bien suivi, vous comprenez que nous ne regarderons le DVD 3 que dans une semaine au mieux (ce qui est très très dur pour Luc et Blaise).







Le mercredi matin, nous allons visiter les grottes de Perama considérées comme les plus belles de Grèce (entrée de la grotte à 400m de notre emplacement camping-car (en plus, on pense). Elles sont en effet assez belles, mais, pour nous, c’est surtout le coté artisanal de son parcours (45 mn et 542 marches) qui nous plait car le chemin (ou les escaliers) est très étroit et souvent très bas de plafond (donc, on est très proche des draperies et on tourne juste autour des stalagmites).
Apres cet exploit, nous allâmes donc nous restaurer dans un bistro au bord du lac et, de nouveau le patron nous amena aussitôt dans les cuisines où nous choisîmes nos plats au fur et à mesure que les couvercles des marmites se soulevaient. Nous mangeâmes super bien sous l’œil bienveillant de 5 grecs qui buvaient ouzo sur ouzo.(Nb : j’avais amené l’ordinateur et celui-ci s’est donc chargé pendant que nous mangions, ce qui nous a permis le soir dans notre halte montagnarde de finir le DVD de HP N°2).

Autour de Ionnina, on voyait des montagnes enneigés et notre route vers les météores passait par Metsovo (une station de sports d’hiver) ainsi que par le col de Katara (le plus haut col routier de Grèce : 1 690 m), et donc nous décidâmes, sous la pression des enfants, d’aller voir, par la haut, s’il ne serait pas possible d’aller jouer dans la neige.
Le plan fut une parfaite réussite. Le col n’était plus enneigé, mais il restait encore de grandes plaques de neige où les enfants jouèrent un certain temps parfois en plein soleil parfois en plein nuage (à la fin de la récré, il fallut évidement les changer de la tête aux pieds).
La vue était fort belle du col, mais il n’y avait aucune zone de stationnement correct pour le Manouche et surtout l’endroit est fort bruyant car tous les camions changent évidemment de vitesse à cet endroit. Aussi, nous décidâmes de descendre un peu et de trouver un endroit calme avec une vue balcon sur les montagnes enneigées.
Assez facilement, quelques km plus loin, nous trouvâmes une plate-forme donnant sur des pelouses alpines couvertes de crocus jaunes et mauves.
Nous ne répartîmes de cet endroit que le lendemain après-midi pour descendre jusqu’à Kalambaka et le site des Météores.

Nous posâmes le Manouche au camping Vrachos à Kastraki (un petit village après Kalambaka qui est le point d’entrée des météores) avec un café internet et une excellente taverne juste à coté.

Le samedi fut sans contestation possible une très mauvaise journée. Sur le plan de la météo, la journée s’annonçait superbe Malheureusement, Claude et Luc avaient recommencé à tousser comme des malheureux toute la nuit (Pour Luc, c’était normal car, pour lui, nous avions une forte sinusite et les italiens avaient soigné non pas la cause, mais des effets : bronchite pour Luc et trachéite pour Claude). D’un commun accord, nous pensâmes donc qu’après avoir visité les Météores, il serait bien de retourner voir un docteur et lui demander de forts antibiotiques spécifiques aux sinusites.
Claude va se renseigner auprès de la patronne du camping qui lui dit que nous avons intérêt à aller dés ce matin au dispensaire de Kalambaka car il n’est pas sûr qu’il y aura des médecins l’après-midi.
Donc, au lieu de faire 4 km vers le nord et les Météores, nous faisons 2 km vers le sud et le dispensaire, et merveilles, nous sommes reçus dans les 5 mn par un toubib qui nous auscultent, ne dit pas un mot et nous prescrit….des radios des sinus et des poumons.
A l’accueil du dispensaire, on nous apprend que les appareils de radio sont en panne et que nous devons aller à l’hôpital de la ville voisine (Trilaka à 20km). Comme on indique que l’on peut attendre le lendemain que les appareils soient réparés, les infirmières nous disent que le docteur veut que les radios soient faites au plus vite.
Un peu énervé, on fait donc les 20km pour rejoindre Trikala. C’est une ville de 50 000H et on tourne pas mal pour trouver l’hôpital. Enfin, on y est, mais il y a des voitures partout et il est difficile de garer le Manouche. Ah si là, il y a de la place et Luc, dont l’humeur s’assombrissait à vue d’œil, ne voit pas qu’un des arbres le long du trottoir était penché. Ce coup-ci, il n’y a pas eu de miracle : une branche touche le haut du camping-car et se bloque dans le boîtier de l’auvent qui casse en faisant un bruit épouvantable.

En laissant les enfants dans le Manouche, Claude et Luc (de très sombre humeur) entre donc dans l’hôpital. Nous mettons ¼ d’heure pour trouver la zone des radios (tout est écrit en grec et en alphabet grec), nous attendons notre tour et on nous fait nos radios (salle des radios un peu folklo et très vétuste, mais gens toujours charmants). Maintenant, il faut aller voir le docteur qui décrypte les clichés (heureusement, le jeune homme qui avait pris les radios nous emmène devant sa porte). Encore un peu d’attente et on entre, on lui tend nos clichés. Assez curieusement, il regarde beaucoup la radio des poumons de Luc et peu celles de ses sinus, et c’est l’inverse pour Claude. Il griffonne 2 bouts de papier et nous les tend sans un mot.
Une fois là, on se demande avec Claude ce qu’il faut faire : retourner au dispensaire de Kalambaka ou voir ici un docteur qui enfin va nous faire la prescription des antibiotiques antisinusite. Nous décidons de battre le fer pendant qu’il est chaud , et donc de demander à voir un docteur. On tend nos papiers et nos radios à quelqu’un qui passe dans le couloir en blouse blanche. Il comprend et nous fait monter 2 étages et nous ouvre une porte où derrière il y 2 ou 3 médecins et 2 ou 3 infirmières.
Alors, cela devient un peu surréaliste. Un jeune docteur regarde intensément les radios des poumons de Luc, il appelle au téléphone le docteur qui avait analysé les radios, celui-ci arrive dans la salle, et discutent entre eux en regardant toujours ces fameuses radios. (NB : pour Claude, nous avions raison, c’est bien une sinusite, elle a droit à une prise de sans et une ordonnance de médicament)
Enfin, le jeune docteur s’approche de Luc et, oh merveille, celui-ci parle l’anglais (je parle du jeune docteur et non de Luc qui, comme chacun sait, est quasi bilingue avec l’anglais). Luc explique donc au jeune docteur que « les italiens ont soigné sa bronchite, mais qu’il faut en fait soigner sa sinusite et que c’est toujours comme ça, parce que Luc, en tant qu’ancien moniteur de plongée a toujours des sinusites chroniques, … », Le jeune docteur l’interrompt et lui dit «ce n’est pas cela du tout, vos poumons présentent 2 points de pneumonie, vous semblez plus en forme que ce que montre vos radios, mais il est de ma responsabilité de vous hospitaliser ». Luc n’en croit pas ses oreilles, ou plutôt espère que sa traduction en français de ce dialogue est fausse, appelle Claude pour une bonne traduction, mais c’est le même message « nous ne pouvons pas laisser repartir de l’hôpital quelqu’un avec une pneumonie et qui a besoin de recevoir des antibiotiques à haute dose par perfusion ».
Il apparaît donc que nous n’avons pas le choix, Luc accepte donc d’être hospitalisé en demandant que cela soit le plus court possible (mais les médecins refusent de donner une durée).Claude va chercher les enfants (cela faisait presque 2 heures que nous les avions laissé seuls dans le Manouche). Pendant ce temps, Luc a droit a une série de test (électrocardiogramme, …), et quand les enfants arrivent, il a reçu 3 piqûres, est dans un fauteuil roulant, une sonde dans le bras avec son bocal de perfusion au dessus de la tête.
Donc, ce jour là, nous ne visitâmes pas les monastères des Météores, et le pire était que nous n’avions plus aucune idée du jour futur où nous pourrions les visiter. Nous étions vendredi après-midi et, avec le week-end à venir, nous voyions mal une sortie avant lundi.
Il fallait s’organiser : Apres m’avoir accompagné avec les enfants jusqu'à ma chambre, Claude est allé me chercher des vêtements et des livres (HP Tomes 4 et 5 et deux Delerm) et devait forcement repartir au camping Vrachos à Kastraki puisque nous en étions parti le matin en y laissant plein de choses. Il fallait régler le problème du stationnement du Manouche pour le week-end et « par chance », du balcon de la chambre de l’hôpital, on voyait une zone « terrain vague » où de vieux camions étaient garés. Décision fut prise qu’il fallait mieux que la famille passe la nuit au camping, mette le Manouche au mieux de ses capacités d’autonomie (réservoir d’eau propre rempli, cassette WC vidée, …) et viennent tranquillement samedi midi se poser sur le terrain vague pour une durée indéterminée. Ainsi fut fait.


Le lit de Luc avec la bible au mur


Ci-après la perception de Luc sur les hôpitaux grecs. D’abord, strictement rien à dire sur le plan médical : toutes les 4 heures, on lui injectait 2 ou 3 flacons de « produits » soit directement soit par la perfusion, le soir, on lui a demandé de déposer ses glaires dans un bocal et il savait qu’on lui demanderait la même chose le lendemain matin. Ensuite, on retrouve l’esprit des hôpitaux français d’il y a 40 ans : on soigne la maladie, mais on ne prend pas bien soin du malade et encore moins de la famille. Ah, le plaisir d’être réveillé à minuit, puis 4h du matin par une infirmière qui allume abruptement les néons, vous secoue pour que vous preniez votre température et sans ménagement vous injecte un ou 2 produits. Les familles visiteuses sont totalement ignorées (pas de chaises ou de banc dans les couloirs), mais elles sont libres de faire ce qu’elles veulent (c’est à dire, par exemple, dormir par terre prés du malade). Enfin, il n’y a pas de télévision dans les chambres, mais toujours la Bible et une icône. Par ailleurs, la nourriture est « pas terrible du tout» et arrive totalement froide.
Sur le plan médical, les résultats du traitement de choc sur Luc furent extraordinaires : plus aucune toux dans la nuit, et le matin, il eut un mal de chien à pouvoir extraire un ou deux glaviots de ses poumons régénérés. A 11H30, visite du docteur : il regarde le dossier, m’ausculte, me prend la tension, reregarde le dossier et me dit en anglais « vous sortez aujourd’hui , dans une heure, vous aurez une ordonnance pour le traitement à suivre ».
Claude et les enfants arrivent juste à ce moment et c’est donc la joie. Bon, nous n’avons eu l’ordonnance que 2 bonnes heures après et nous n’avons mis qu’une heure pour trouver la pharmacie de garde à Trikala.
Nous revenons au camping Vrachos à Kastraki et allons fêter la « libération » de Luc au restaurant. Nous tentons une soirée DVD (le best-off de Coluche), mais comme il pleut, nous n’entendons rien et donc allons nous coucher (ce qui ne déplait pas à Claude et Luc qui, avec leur remède de cheval, sont un peu « sonnés »).



Dimanche, réveil assez tardif (entre 9H pour Luc et 10H pour les enfants) et le programme est, bien qu’il fasse gris, le programme du vendredi, c’est à dire visiter les Météores en entrant dans les deux plus importants monastères (ceux du Grand Météore et de Varlaam) et voir le site des autres (Roussanou, Ste Trinité, St Joseph, …).










Le tout est vraiment superbe, et même les enfants sont impressionnés par ces constructions acrobatiques. Luc revoit « on a volé la cuisse de Jupiter », chef d’œuvre cinématographique impérissable avec Annie Girardot et Philippe Noiret et le tome 2 du Décalogue (BD de Giroux).
Apres ce ¼ d’heure culturel, nous vous souhaitons une bonne semaine et, si St Poumon le veut bien, demain, nous descendons plein sud sur Delphes, puis Athènes.